Sophrologie et désir d’enfant
Comme tout projet, le désir d’enfant suscite une réflexion et s’accompagne d’un questionnement plus ou moins conscient, chacun des membres du couple se mettant en lien avec sa propre histoire.
Le temps du désir :
Le tout premier processus de gestation sera celui de l’idée, puis du désir de l’enfant, nourri de l’envie, parfois du besoin, l’enfant est fantasmé : il prend forme mentalement avant qu’il ne soit conçu physiquement. Processus de réflexion parfois court lorsque la réponse au « pourquoi un enfant ? » est évidente, ou plus long, témoin alors d’un cheminement, différent pour la femme et pour l’homme. Temps de questionnement qui interroge tous temps confondus du passé, présent et avenir, les capacités, les ressources positives comme les résistances éventuelles, le couple, l’éducation, les valeurs que l’on souhaite transmettre …
Le temps de l’attente :
Parfois le désir est rapidement et joyeusement satisfait, mais parfois l’enfant tarde à venir. L’attente contrainte peut susciter la frustration, faire surgir le doute, l’incertitude, voire l’incompréhension … Une crispation sur le doux projet devenu « objectif » à atteindre peut apparaitre. Alors la femme perd confiance. Passive, elle s’éloigne du temple créateur de son corps et se réfugie dans le mental.
L’aide médicale à la procréation :
Dans certains cas, l’enfant ne « sera » pas sans une prise en charge en Procréation Médicalement Assistée (PMA).
Les objectifs possibles de l’accompagnement sophrologique
Le corps et l’esprit sont intimement liés dans cet appel de la vie à la vie. La sophrologie qui s’attache à harmoniser l’un et l’autre peut être une aide précieuse pour conscientiser et optimiser le projet, quelle que soit la forme ou l’étape. Accéder à une connaissance profonde de soi permet de travailler en amont sur la parentalité. Enfin, en mobilisant les potentiels physiques, psychiques et biologiques elle offre la possibilité de se rendre acteur du projet.
Donner de la force au projet
S’accueillir avec ses ressources, ses potentiels, ses résistances
Contacter ses valeurs, clarifier la symbolique de l’enfant
Nourrir et renforcer la confiance, en soi, en le couple, en la vie
Préparer le corps comme on préparerait le « nid »
Prendre conscience de son corps : l’accueillir et cultiver un lien d’intimité positive
Se rendre acteur mobilisant ses potentiels physiques, psychiques et biologiques
Plus spécifiquement dans le cadre d’un parcours de PMA *
Restaurer un lien d’intimité avec le corps
Positiver ce lien avec un nouveau regard
Cultiver l’accueil et le lâcher prise face à ce même corps mais aussi face au diagnostic, au temps, aux contraintes, à l’issue
Libérer les tensions physiques et psychiques, gérer le stress
Dynamiser l’élan de vie en renforçant les ressources, les capacités, la confiance
Porter un regard positif sur la vie, l’avenir, éprouver la liberté d’être.
*En savoir plus (extrait du rapport de stage de professionnalisation « Bien vivre le parcours en PMA )
La sophrologie aide à la gestion du stress :
Parce qu’elle permet de se soustraire au mental, la sophrologie est un outil de choix contre le stress. En sophrologie on s’exerce à suspendre le flux des pensées pour ouvrir un espace de repos et de liberté, silencieux, un espace de disponibilité, de rencontre, d’accueil, et d’écoute de soi. Un espace dans lequel on respire, au sens figuré comme au sens propre. Lorsque qu’elle devient consciente la respiration a le pouvoir de dissoudre la pensée. D’une part elle agit comme un point d’ancrage de l’attention qui s’oriente alors vers le ressenti, d’autre part elle guide le sujet vers l’espace sophro-liminal, espace de conscience entre veille et sommeil dans lequel l’activité électrique cérébrale est modifiée (ondes alpha). Grâce à ces ondes, le cerveau, précisément l’hémisphère cérébral gauche (perception analytique et réflexion) se place en mode « veille » et libère ainsi l’expression de l’hémisphère droit, lieu de la perception intuitive et de la créativité. Ce hiatus de l’activité mentale agit de façon immédiate comme un bouton pause. Par ailleurs, la respiration lorsqu’elle est libérée dans son amplitude, ralentie dans son rythme, participe à équilibre la fonction cardio respiratoire et active le système nerveux parasympathique régulateur du stress. Pour ces patientes exposées au stress de simples exercices respiratoires vont donc constituer des outils efficaces facilement utilisables dans l’instant, mais aussi une base d’entrainement au quotidien.
la sophrologie offre la possibilité de travailler sur le schéma corporel :
Le schéma corporel comme réalité vécue est un des principes fondamentaux de la sophrologie. En vivant le corps et non en le pensant, en accueillant les ressentis sans jugement ni à aprioris, le sujet prend conscience de la réalité objective de son corps. Certaines techniques des degrés 1 et 2 du cycle réductif de la méthode axées sur la vivance du corps en mouvement permettent au sujet de renforcer et d’actualiser son schéma corporel. Ce sera un axe de travail particulièrement pertinent pour ces patientes vivant possiblement un rapport compliqué à leur corps et dont le schéma corporel et ou génital peut être morcelé.
La sophrologie harmonise le corps et l’esprit :
Le principe d’action positive est un autre des principes de la sophrologie : toute action positive dirigée en conscience vers le corps ou l’esprit a une action positive sur l’être tout entier. Redécouvrir son corps dans un regard bienveillant, le vivre positivement dans la perception de ses ressources et potentiels va être un moyen de lever des résistances psychiques possiblement en cause dans l’infertilité.
La sophrologie optimise les fonctionnements biologiques et organiques :
En abaissant le stress elle participe à l’homéostasie, c’est-à-dire à l’équilibre harmonieux de tous les fonctionnements du corps. Que ce soit par la respiration consciente qui active le système parasympathique et oxygène les tissus, ou par certaines techniques spécifiques, il est possible de stimuler les organes et fonctions. C’est donc une ressource qui peut s’envisager comme un complément thérapeutique en regard de certaines étiologies de l’infertilité et ou de la prise en charge médicale.
La sophrologie dynamise et positive l’Etre :
La sophrologie propose de renforcer les structures positives de la personne au travers d’un cercle vertueux. Plus le sujet pratique et intègre des éléments positifs, plus il développe une nouvelle manière d’être au monde et une capacité à vivre positivement. Fort de ce nouveau regard il développe la confiance et se projette plus positivement dans sa vie, ses projets, son avenir.
La sophrologie autonomise l’Etre :
La sophrologie est une méthode d’accompagnement de la personne dans l’autonomie. En dynamisant ses ressources et ses potentiels, en accédant à ses valeurs, le sujet se révèle et trouve en lui-même réponse à ses questionnements. Il ne cherche plus la solution ailleurs qu’en lui-même : il est la solution.
La sophrologie questionne le sens de l’existence :
La sophrologie ouvre la conscience, et dans ce processus de découverte, le sujet est conduit à s’interroger sur sa place dans le monde, le sens de sa vie. Il accueille le lâcher prise, devient naturellement disposé à l’idée du changement, il s’ouvre à tous les possibles de l’existence. Ce processus va être très intéressant dans cette problématique de l’infertilité qui questionne le sens de l’existence au travers de la valeur de l’enfant.
La sophrologie est humaniste :
Elle s’inscrit dans le concept Rogèrien de la relation d’aide centrée sur la personne. Dans cette prise en charge hyper médicalisée et possiblement vécue comme déshumanisée, voir déshumanisante, le sophrologue, dans sa posture professionnelle va représenter un interlocuteur privilégié, peut être un guide, quoiqu’il en soit un soutien certain dans ce difficile parcours.